Lettre à un oiseau en train de mourir dans ma cuisine.
Tu es là grand et noir avec ton plumage bleu lustré et ton long bec jaune. J'ai du déjà te voir dans la cour, picorant le gazon. J'ai du déjà t'entendre chanter dans l'arbre le matin. Peut-être que je te connais.
Tu es là grand et noir avec la tache rouge sombre de ta chair à vif qui ressemble à la terre brûlée après la guerre. Le chat de la ruelle t'a attrapé. Je l'ai vu jouer avec toi qui étais pris entre ses pattes griffues et sa gueule de félin victorieux. D'abord je me suis dit que c'était trop tard, que tu étais déjà mort. J'ai essayé de penser à autre chose.
De longues minutes plus tard mon chum a découvert que tu vivais encore. Et alors j'ai tellement pleuré. Toutes les larmes de mon corps, toutes les larmes, toutes. Il t'a déposé dans une assiette en plastique vert et il a mis une petite couverte sur toi, pour te protéger.
Maintenant tu es là dans ma cuisine par terre et ça m'a pris longtemps avant de pouvoir arrêter de pleurer. Comme une enfant, exactement, pourquoi on souffre, pourquoi on meurt? Oiseau, c'est comme ça, c'est arrivé, pardon.
Tu es là grand et noir avec la tache rouge sombre de ta chair à vif qui ressemble à la terre brûlée après la guerre. Le chat de la ruelle t'a attrapé. Je l'ai vu jouer avec toi qui étais pris entre ses pattes griffues et sa gueule de félin victorieux. D'abord je me suis dit que c'était trop tard, que tu étais déjà mort. J'ai essayé de penser à autre chose.
De longues minutes plus tard mon chum a découvert que tu vivais encore. Et alors j'ai tellement pleuré. Toutes les larmes de mon corps, toutes les larmes, toutes. Il t'a déposé dans une assiette en plastique vert et il a mis une petite couverte sur toi, pour te protéger.
Maintenant tu es là dans ma cuisine par terre et ça m'a pris longtemps avant de pouvoir arrêter de pleurer. Comme une enfant, exactement, pourquoi on souffre, pourquoi on meurt? Oiseau, c'est comme ça, c'est arrivé, pardon.