Les nouvelles pèsent lourd

Les nouvelles de Lac-Mégantic pèsent lourd. On dirait qu'elles traînent un peu partout, exprès pour qu'on s'enfarge dedans, elles sont dans les craques du trottoir et dans les feuilles des arbres, elles sont bien sûr écrites dans le ciel et sur toutes les lèvres.

Je me traîne depuis quelques jours. On dirait que l'été est arrivé mais que la sauce pogne pas.

Ce soir j'ai pris congé d'un peu tout et je suis partie en vélo pour humer l'air doux. J'ai mangé une crème glacée. En revenant chez moi je suis tombée sur mes voisins qui s'étaient patenté un visionnement de film au grand air dans la ruelle. Ils étaient une quarantaine, bien assis, avec un bon projecteur et un bon système de son, regardant je ne sais quel film qui avait l'air bon lui aussi. J'ai regardé dans les airs et j'ai vu encore d'autres voisins sur les balcons, assis ensemble, collés, dans les bras les uns des autres. Tranquilles.

Ce soir je pense à l'extraordinaire nature de l'être humain, fragile, violente et belle.